Souvent, les professions des femmes ne sont pas indiquées dans les actes d’Etat civil. Lorsque le métier du mari est « cultivateur » ou « journalier », on imagine que son épouse fait la même chose.
Marie BASTIDE est une de mes ancêtres pour laquelle l’Etat civil m’a indiqué un métier, celui de limonadière ! Le mot « limonadière » me fait penser à une petite caravane colorée vendant des boissons pétillantes. Mais bien entendu, la réalité du métier de limonadière en 1800 n’est pas vraiment similaire…
Marie BASTIDE est née le 16 avril 1823 à Chazelles dans le Cantal, du mariage de Bernard BASTIDE et Elisabeth DEBRON. J’ai eu du mal à faire mes recherches sur Marie. En effet, mon point de départ était l’acte de mariage de son fils, mon arrière-grand-père Pierre DOMERGUE, né à Aurillac en 1851 du mariage de Marie avec un autre Pierre DOMERGUE. C’est cet acte de mariage qui m’avait permis d’identifier Marie, dont j’avais pu retrouver l’acte de décès le 18 novembre 1884 à Aurillac.
Sur son acte de décès, sa naissance était indiquée dans la commune de Montchamp dans le Cantal et son âge à son décès était de 62 ans. Selon la soustraction qu’il ne faut pas faire : 1884 moins 62 ans, et sous peine de me faire réprimander par les experts généalogistes, j’en avais déduit que Marie était née vers 1822-1823. Seulement, après avoir parcouru en long en large et en travers les registres de Montchamp bien au-delà de la période 1822-1823, je ne trouvais aucune trace de sa naissance. Cependant, je trouvais à Montchamp deux autres BASTIDE nés de Bernard BASTIDE et Elisabeth DEBRON. Mes recherches m’amenèrent à découvrir que Bernard BASTIDE était lui-même originaire de Chazelles non loin de Montchamp. En consultant le registre de Chazelles, j’ai alors trouvé une Marie BASTIDE, fille de Bernard BASTIDE et Elisabeth DEBRON, née le 16 avril 1823. De quoi être sûre à 80% que j’avais retrouvé la naissance de ma Marie BASTIDE.
Restait à confirmer son ascendance par son acte de mariage que je n’avais trouvé ni à Aurillac et désormais ni à Montchamp ou à Chazelles. Grâce à Ancestry, j’ai retrouvé Marie à Paris (Charonne) lors de son mariage le 13 mai 1843 avec Pierre DOMERGUE. Mais il s’agit là de l’Etat civil reconstitué, donc les parents du couple ne sont pas indiqués sur la fiche. Reste donc une preuve finale à trouver pour être sûr à 100% de l’ascendance de Marie.
Pour en revenir au métier de Marie, souvenez-vous de mon article sur la migration des auvergnats à Paris. Je pensais que c’était Pierre DOMERGUE, le fils de Marie et Pierre, qui avait émigré de son Auvergne natale vers Paris pour y trouver du travail. Mais en fait, le mariage de Pierre et Marie à Paris m’a montré que les parents de Pierre étaient partis les premiers pour Paris vers 1840. C’est également à Paris qu’ils ont mis au monde leur premier enfant, Marie Louise, en 1845, avant de rentrer à Aurillac vers 1850.
Dans mon article sur la migration des auvergnats, je vous avais parlé de la profession de porteur d’eau qui était la profession la plus répandue des auvergnats à Paris. En fait, pour les auvergnats, le métier de limonadier est un peu une évolution sociale par rapport au métier de porteur d’eau. Les limonadiers fabriquaient et vendaient la limonade mais aussi d’autres boissons froides ou chaudes, ou encore alcoolisées car ils avaient le droit de distiller de l’alcool. La définition de « limonadier » sur le site Vieux Métiers redirige vers le métier de « cafetier ». Il existait ainsi plusieurs professions plus ou moins proches : limonadier, cafetier, cabaretier, marchand de vin, crieur de café, colporteur de tisane. Ces professions étaient très réglementées. Le cabaretier servait à boire et souvent à manger. Le marchand de vin quant à lui ne pouvait que vendre du vin à emporter et ne pouvait pas servir à boire…
Sources :
– Les limonadiers sur le site France Pittoresque : http://www.france-pittoresque.com/spip.php?article1181
– Définition de Cafetier sur Généalogie.com : http://www.genealogie.com/v2/genealogie-en-ligne/ancien-metier.asp?id_metier=14
– Nouveau manuel complet du limonadier, glacier, cafetier et de l’amateur de thés et de cafés par A.M. CHAUTARD (1901) sur http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k2040074/ (plus orienté fabrications des boissons que professions)
[…] le voyage dans la branche auvergnate des DOMERGUE en remontant l’ascendance de Marie BASTIDE la limonadière. Le grand-père maternel de Marie s’appelle Antoine DEBRON. Il est né le 11 […]